Cas d’école Lubrizol : agir pour limiter les risques d’incendie

Cas d’école Lubrizol : agir pour limiter les risques d’incendie

Cas d’école Lubrizol : agir pour limiter les risques d’incendie 1638 687 Juliette HUZE

Quels apprentissages tirer de l’incendie de l’usine Lubrizol survenu le 26 septembre 2019 ?

Devant de tels sinistres, le CECMI (Comité d’étude et de classification des matériaux et éléments de construction par rapport au risque d’incendie) disparu en 2014, avait pour mission de comprendre le déroulement des événements en relevant les différents dysfonctionnements ou manquements face au risque incendie, puis de proposer les moyens permettant d’éviter que de tels sinistres se reproduisent risquant de mettre à mal un tissu économique et une population.

Depuis, cette mission de retour d’expérience est entrée dans le périmètre de la DGSCGC (Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises). La commission d’enquête de nos sénateurs a également en charge de tirer les enseignements de ce sinistre et de vérifier s’il existe des dysfonctionnements dans l’intervention des services de l’état. Ils ont notamment en charge l’évaluation des conséquences sanitaires et économiques suite à l’incendie de Lubrizol.

Quelles actions mettre en place pour comprendre les causes d’un tel sinsitre ? Comment en arrive-t’on a une telle situation ? Lubrizol doit-il faire cas d’école ?

> On peut se pencher sur les éléments de mise en sécurité incendie pour tenter de comprendre leur pertinence mais aussi pour s’assurer du respect des normes de sécurité. Plusieurs questions se posent mais la principale restera l’interrogation sur l’évolution nécessaire ou non des normes et réglementations, à une époque où le législateur pourrait être tenté de simplifier les normes.

Quelles étaient les protections passives en place sur site ? Étaient-elles conformes à la réglementation française ? Est-ce que la refermeture automatique des portes et rideaux de compartimentage était asservie au SSI ? Est-ce que les PV feu et DAS NF S61-937 existaient, et est-ce qu’ils étaient recevable au regard de l’arrêté du 22 mars 2004 relatif à la résistance au feu des produits ? Quels étaient les équipements relatifs au désenfumage ?

 

> Les questions normatives et réglementaires peuvent être détournées, n’en restent pas moins le dimensionnement et les scenario d’évolution du sinistre, éléments primordiaux et indispensables pour garantir le conditionnement du feu et des fumées. Dans le cas de Lubrizol, s’il y a déficiences ou défauts, ils doivent être connus de la profession afin de mieux protéger les bâtiments à l’avenir.

Pourquoi le sprinklage s’est déclenché dans un bâtiment où il n’y avait pas de foyer d’incendie, vidant ainsi la réserve plus rapidement ? Pourquoi dimensionner le sprinklage pour 2 heures alors que le retour d’expérience nous montre qu’il faut plusieurs heures pour venir à bout d’un incendie dans ce type de site industriel ? Comment s’est propagé le feu de cellule en cellule ? Est-ce que les systèmes de calfeutrement coupe-feu de pénétration au droit des murs séparatifs coupe-feu étaient installés dans le respect des règles professionnelles ? Quelle conformité pour des fermetures de compartimentage au droit des convoyeurs ? Pourquoi stocker des produits à risque dans une entreprise tierce sans avoir évaluer au préalable le risque incendie ? Pourquoi le contrôle technique n’a pas vu qu’un stock important de produits à risque était délocalisé chez le « voisin » ? Est-ce que le feu a « rampé », se propageant d’une cellule à une autre ? Devons-nous imaginer des barrières étanches en pied de porte ou rideaux de compartimentage afin d’empêcher cette propagation par boues enflammées ? Ou pour éviter une pollution des sols causées par les eaux glycolées du réseau sprinklage ?

Comme nous le voyons, bon nombre de questions existent. Avec une latente : un sinistre similaire peut-il se reproduire ailleurs en France ?

Les uns attendront peut-être un renforcement du contrôle des sites, d’autres souhaiteront peut-être une amélioration de la qualité du contrôle technique, chacun peut avoir sa réponse aujourd’hui.

En tant que professionnel, devons-nous exprimer de la résignation ou de l’indignation lorsqu’un industriel nous dit ne pas respecter les règles de sécurité et normes françaises en vigueur parce qu’il suit les préconisations à la baisse de son assureur étranger ? Combien font calfeutrer les pénétrations de réseaux au plâtre parce que les systèmes homologués et testés coûtent chers ? Combien de fermetures résistantes au feu sont vérifiées et maintenues correctement ? Combien d’installations classées et soumises à autorisation, présenteraient des carences sur le risque incendie ? Combien de rideaux dits résistants au feu sont installés chaque jour sans conformité ou avec une conformité plus que partielle ?

Beaucoup d’industriels font les choses correctement même si la sécurité à un coût. Hélas, nous constatons tous régulièrement des manquements qui seront très préjudiciables en cas d’incendie, avec un risque majeur, des blessés graves voire pire.

Il est important que ce cas d’école, s’il en est un, puisse participer à limiter le risque d’incendie face à nos moyens de secours qui s’exposent aux dangers. A cause de la faute à pas de chance ou par l’accumulation des négligences ou manquements ? Quelle qu’en soit la réponse, nous pouvons et devons saluer le travail exceptionnel des moyens de secours, les pompiers, la sécurité civile, qui mettent leurs vies en situation de réel dangers face à de tels sinistres. Bravo et merci.

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